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toute cette partie de la noblesse plus ou moins riche qui n’est pas inféodée à la caste cléricale. La puissance de cette classe se résume dans la grande propriété et dans les grandes transactions industrielles, commerciales, financières, et surtout dans la Banque. C’est à ses fils qu’appartiennent tous les plus hauts et les plus lucratifs emplois de l’État ; c’est par excellence la caste de l’État ; je n’ai qu’à ouvrir vos journaux pour savoir ce qu’elle est et ce qu’elle fait. Ce n’est donc pas autre chose qu’une vaste association d’« honnêtes gens » pour mettre systématiquement au pillage la pauvre Italie. C’est elle qui représente particulièrement l’unité et la puissante centralisation de l’État, parce que centralisation signifie grandes affaires, grandes spéculations, vols colossaux. C’est une classe qui n’a aucune foi, mais qui serait prête à se réconcilier et à s’allier avec la caste cléricale, parce qu’elle se persuade toujours davantage que le peuple ne saurait se passer de religion.

Rappelez-vous bien, en 1866 ou 1867, l’affaire Ricasoli, et le fameux projet financier-clérical de Cambray-Digny pour le rachat des biens de l’Église. C’était l’alliance de la Banque avec la sacristie.

La Consorteria, d’ailleurs, n’est point hautaine et exclusive ; comme l’aristocratie anglaise, et beaucoup plus facilement encore que celle-ci, elle admet volontiers dans son sein toutes les intelligences qui, si elles restaient en dehors d’elle, pour-