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Le croirait-on ? Lui, le vieux conspirateur, qui pendant quarante ans n’a jamais fait autre chose que de fonder en Italie société secrète sur société secrète, accuse maintenant l’Internationale, précisément, d’être une société secrète ! Il la dénonce comme telle au gouvernement italien, et, se frottant les mains comme un homme qui a la conscience d’avoir fait une bonne action et qui est content de lui, il dit ensuite à lui-même et aux ouvriers italiens qui l’écoutent : « Ne parlons plus de l’Internationale : persécutée par tous les gouvernements et par moi, elle est réduite à se cacher ; elle n’est plus qu’une société secrète, donc elle ne peut plus rien, elle est perdue. »

Monsieur Mazzini, dites-vous la même chose à vos conspirateurs ? Et à le supposer même, serait-ce la vérité ? Mais vous ne pouvez ignorer que ce que vous dites est un mensonge, ou mieux, l’expression d’une espérance, d’un désir et non d’une réalité. Il y eut un moment où les gouvernements crurent, comme vous, que l’Internationale pouvait être supprimée ; mais aujourd’hui ils ne le croient plus ; et si vous êtes resté seul à le croire, parmi vos nouveaux amis de la réaction, tant pis pour votre perspicacité.

Non seulement l’Internationale n’a pas été supprimée, mais, depuis la défaite de la Commune, elle s’est développée en Europe et en Amérique, plus solide, plus vaste, plus puissante que jamais. Elle existe, elle s’agite et se propage publiquement en