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impuissante par elle-même, n’aura d’autre force que celle que consentira à lui donner l’aveuglement du prolétariat, ce qui veut dire que Mazzini supplie le prolétariat de s’anéantir, afin qu’il puisse, lui, au nom du prolétariat, consoler et rassurer les bourgeois), et qui s’emploieront à aplanir (avec la force de nous tous, dont ils se proposent de paralyser, de faire dévier et d’absorber la puissance) les voies à des institutions qui puissent les reconnaître ou les protéger. Quiconque vous a appelés à autre chose ne veut pas votre bien… Et prenez-y garde, la question réduite aux termes de la force pure reste douteuse[1]. »

Mais si la force ne fait pas obtenir justice au prolétariat, qui la lui fera obtenir ? Un miracle ? Nous ne croyons pas aux miracles, et celui qui en parle au prolétariat est un menteur, un empoisonneur. La propagande morale ? La conversion morale de la bourgeoisie sous l’influence de la parole de Mazzini ? Mais le seul fait d’en parler, de bercer le prolétariat d’une illusion ridicule, est de la part de Mazzini, qui doit bien connaître l’histoire, une mauvaise action. Y a-t-il jamais eu, à n’importe quelle époque, dans n’importe quel pays, un seul exemple d’une classe privilégiée et dominante qui

  1. « Non vi sviate da quel programma, non vi allontanate da quei tra i vostri fratelli che riconosceranno questi vostri diritti e si adopreranno a spianare le vie a istituzioni che possano riconoscerli o tutelarli. Chi vi chiamô ad altro non può giovarvi… E badate, la questione ridotta nei termini della pura forza pende dubbiosa. »