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— et qu’il a adressé aux ouvriers italiens les paroles qui suivent[1] :

Vous, parce que vous l’avez mérité par le sacrifice ( !), parce que vous n’avez pas cherché à substituer votre classe aux autres, mais à vous élever avec tous (c’est-à-dire d’arriver à la bourgeoisie), parce que vous invoquez une condition économique différente, non par l’égoïsme des jouissances matérielles (phrase répugnante et horriblement calomniatrice lancée contre nos pauvres martyrs de la Commune et de l’Internationale), mais pour pouvoir vous améliorer moralement et intellectuellement (la première chose que réclame l’Internationale est l’instruction intégrale égale pour tous ; la première chose à laquelle ait pensé la Commune de Paris, au milieu de la lutte terrible que vous savez, a été l’institution d’excellentes écoles primaires pour les garçons et les filles, mais rationnelles, dirigées humainement, et sans prêtres), vous avez droit aujourd’hui à une Patrie de citoyens libres et égaux (Mazzini parle ici comme on parle aux enfants : « Mes chers petits, puisque vous avez été bien sages, nous vos papas, nous les bourgeois, nous vous donnerons un bonbon » ; et il oublie de dire aux ouvriers italiens qu’en fait de bonbons, de confitures et de pralines, la bourgeoisie n’a jamais donné au peuple que du plomb et de la mitraille — et qu’ils n’auront jamais rien que ce qu’ils auront revendiqué comme un

  1. G. Mazzini, Agli opérai italiani (Unità Italiana du 23 juillet 1871).