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nulles, mais par toute l’organisation mécanique, bureaucratique, militaire et policière de l’État, par la science et la richesse des classes qui ont intérêt à le soutenir. Et l’une des perpétuelles illusions de Mazzini, et des plus ridicules, c’était justement celle d’imaginer qu’on pouvait abattre cette puissance avec quelques poignées de jeunes gens mal armés. Il conserve toutefois cette illusion, et doit la conserver, parce que, son système lui interdisant d’avoir recours à la révolution des masses, il ne lui reste comme moyen d’action que ces poignées de jeunes gens.

Maintenant, s’étant certainement aperçu que cette force est par trop insuffisante, il cherche à s’en créer une nouvelle dans les multitudes ouvrières. Il ose à la fin affronter la question sociale, et il espère pouvoir s’en servir, à son tour, comme moyen d’action. D’ailleurs il s’est décidé à faire ce pas, si périlleux pour lui, non de propos délibéré, mais parce qu’il y a été poussé par les événements. La révolution de la Commune de Paris n’a pas réveillé seulement la jeunesse, elle a réveillé aussi le prolétariat d’Italie. Ensuite est venue la propagande de l’Internationale : Mazzini s’est senti déconcerté, il a été affligé, et il a commencé alors ses attaques furieuses contre la Commune et contre l’Internationale.

C’est alors qu’il a conçu l’idée du Congrès de Rome, — dans lequel on doit prochainement traiter, ou plutôt « maltraiter » la question sociale,