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s’était séparée de lui par la pensée, la jeunesse devait s’en séparer également dans l’action ; il l’a excommuniée, et il a eu mille fois raison. Il a été, cette fois, beaucoup plus franc et plus loyal envers elle qu’elle n’a osé, qu’elle n’ose encore l’être envers elle-même ; et il la provoque à se montrer sérieuse et virile.

Oui, cette jeunesse doit avoir aujourd’hui le courage de reconnaître et de proclamer sa pleine et définitive séparation de la politique, de la conspiration et des entreprises républicaines de Mazzini, sous peine de se voir annihilée et de se condamner à l’inertie et à une honteuse impuissance. Elle doit inaugurer sa politique à elle !

Quelle peut être cette politique ? En dehors du système mazzinien, qui est celui de la République-État, il n’y en a qu’une seule, celle de la République-Commune, de la République-Fédération, de la République socialiste et franchement populaire, celle de l’ANARCHIE. C’est là la politique de la révolution sociale, qui veut l’abolition de I’État, et l’organisation économique et pleinement libre du peuple, organisation de bas en haut par la voie de la fédération.

Voilà son but, le seul possible pour elle, si elle en a, si elle veut en avoir un. Si elle n’en a pas, ni ne veut en avoir aucun, tant pis pour elle, parce qu’alors elle serait mille fois plus inconséquente que le parti mazzinien : alors elle ne serait qu’une espèce de protestation impuissante contre la dérai-