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ni discuter, ni vouloir, ni penser, sans la permission de cette néfaste autorité centrale. Elle n’aura pas même le droit de faire une proposition au centre, puisque ce droit appartient exclusivement aux trente membres du Conseil de vigilance. Elle aura encore bien moins le droit, je ne dis pas de se mettre en relation immédiate et directe avec des associations ouvrières d’autres pays, mais même de leur exprimer sa sympathie, attendu que ce droit n’appartient qu’à la Commission exécutive, et que l’Internationale aura été frappée d’anathème par le Congrès de Rome. Que restera-t-il donc aux associations locales ? L’insignifiance, la nullité, la corruption, la mort. Elles pourront bien, comme par le passé, se divertir par la pratique d’un peu de secours mutuels, et de tentatives de coopération de production et de consommation qui finiront par les dégoûter de toute association ;

d) Mais en compensation il donnera une grande puissance, au moins momentanée, à Mazzini, puisque le Congrès a pour but principal de transformer toute la masse ouvrière de l’Italie en un instrument passif et aveugle entre les mains du parti mazzinien pour chasser de la jeunesse italienne la libre-pensée et l’action révolutionnaire. C’est le dernier mot de ce Congrès.

Et maintenant je me demande : La jeunesse italienne laissera-t-elle faire ?

Non ; elle ne pourrait pas laisser faire sans être traîtresse, stupide, lâche ; sans se condamner elle--