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1° Il leur propose de se déshonorer et de s’isoler du monde entier, de se séparer de la révolution, en prononçant solennellement l’anathème contre la Commune de Paris et contre l’Internationale. En compensation, remarquez-le, il ne leur permet même pas de se prononcer pour la République, et leur impose cette phrase ambiguë : « qu’ils ne prennent pas parti dans toutes les grandes questions politiques et morales qui agitent le pays » ;

2° Il propose aux ouvriers de l’Italie de s’anéantir eux-mêmes en renonçant à leurs pensées, à leur vie, au profit d’une Commission Centrale qui sera dirigée exclusivement par Mazzini.

Conséquences :

a) Le Congrès de Rome déshonorera l’Italie et la jettera dans le parti de la réaction contre la révolution ;

b) Il creusera un abîme entre la jeunesse avancée et révolutionnaire et le prolétariat de l’Italie, au grand détriment de l’un et de l’autre ;

c) Il paralysera tout mouvement de pensée et d’action, toute manifestation de vie spontanée au sein des masses ouvrières, attendu que le mouvement et la vie ne sont possibles que là où existe la pleine autonomie des associations locales ; et l’organisation intérieure proposée par Mazzini n’a évidemment pas d’autre but que de détruire cette autonomie, et de créer un monstrueux pouvoir dictatorial concentré à Rome entre ses mains. Une association locale ne pourra donc, dorénavant, ni entreprendre,