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la maison municipale de chaque commune ; et ces négations ont trouvé, soit par un désir insensé de nouveauté, soit par la fascination qu’a exercée la force déployée par les sectaires de Paris, un écho dans une minorité de notre jeunesse[1].

Voilà une dénonciation formelle, devant le prolétariat, contre l’élite de la jeunesse italienne. L’intention en est évidente. Du moment que cette jeunesse ne veut plus servir d’organe à la propagande des idées mazziniennes, Mazzini s’ingénie à la discréditer en la dépeignant comme athée, anti-patriote, ennemie de la propriété individuelle, de la famille, etc., sans s’apercevoir, sans même soupçonner, que ces idées couvent déjà depuis un certain temps dans les masses prolétaires, et qu’elles ne manqueront pas de s’y développer toujours plus. Et tout cela pour empêcher l’unique chose qui pourra sauver l’Italie, l’union de cette jeunesse avec le peuple.

L’Humanité regarde et passe (quelle belle phrase ! Qui est donc cette Humanité, s’il vous plaît ? Mazzini, Petroni, Saffi, Brusco, etc. ; seulement ils ne « passent » pas, mais s’arrêtent pour nous injurier et nous calomnier), mais la tiède, hésitante, trem-

  1. « Una selvaggia irruzione non dirô di dottrine, ma d’arbitrarie irrazionali negazioni di demagoghi russi, tedeschi, francesi, è venuta per annunziare che per essere felice l’Umanità deve vivere senza Dio, senza Patria, senza proprietà individuale, e pei piu logici e arditi senza santità collettiva di famiglia all’ ombra della Casa Municipale di ogni Comune ; e quelle negazioni hanno trovato, tra per insana vaghezza di novità, tra pel fascino esercitato dalla forza spiegata da quei settari di Parigi, un eco in una minoranza dei nostri giovani. »