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doit ni raisonner ni discuter : elle doit obéir et croire. C’est la vie de tous absorbée et faussée au centre, paralysée et morte sur toute la périphérie ; ainsi le veut le Dieu de Mazzini, qui éteint et dévore l’Italie.

Le pays (lisez : la bourgeoisie) vous regarde, — continue Mazzini, — inquiet, attentif, sévère (je le crois bien, que cette bourgeoisie a l’air sévère, puisqu’elle a pour représentants et anges gardiens les gendarmes) ; s’il trouve dans votre Congrès, comme dans les autres Congrès tenus hors de l’Italie, une tempête d’opinions divergentes (c’est-à-dire la vie, l’énergie, la passion de la pensée et de la volonté vivantes, ce que l’Italie avait à un si haut degré à l’époque de sa plus grande prospérité, au moyen âge, quand elle était vivante), la témérité effrénée des longs discours (mensonge ! dans les Congrès de l’Internationale, personne n’a le droit de parler plus d’un quart d’heure et plus de deux fois sur le même sujet) inutiles et sur des questions superficiellement traitées (autre mensonge ! Toutes les questions qui se traitent dans nos Congrès sont annoncées toujours trois mois avant le Congrès par le Conseil général, après que celui-ci a pris l’avis de toutes les nations ; puis les associations locales de tous les pays étudient et discutent ces questions pendant trois mois de suite, de façon que leurs délégués viennent presque toujours au Congrès avec des mandats impératifs. Défendre aux associations locales et aux Congrès populaires de discuter les questions les plus importantes et les