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mouvement solidaire du prolétariat de l’Europe et de l’Amérique.

Et c’est précisément là ce que veut Mazzini. Ce sera la mort de l’Italie, mais en même temps ce sera le triomphe du Dieu mazzinien.

Craignant évidemment que quelque élément anti-mazzinien, que quelque pensée socialiste ou athée, ne pénètre dans le Congrès, Mazzini prend ses précautions. Il conseille de rédiger un ordre du jour progressiste, — ce mot « progressiste », à cette place, est véritablement ridicule, et il n’est évidemment employé que pour jeter de la poudre aux yeux des ouvriers, et pour répéter une fois de plus une des expressions favorites de la sacro-sainte théologie mazzinienne, — donc, un ordre du jour progressiste, qui aura pour objet d’exclure des discussions du Congrès toutes les questions religieuses, politiques et sociales : attendu que Mazzini croit n’avoir pas encore magnétisé suffisamment les ouvriers italiens et, par conséquent, craint de les voir n’obéir qu’à leurs instincts naturels et prendre parti pour la liberté contre le mensonge de la théologie mazzinienne.

Que quelques-uns d’entre vous — dit-il — formulent un ordre du jour progressiste, qui exclura, jusqu’à ce que le but (c’est-à-dire l’institution de la dictature mazzinienne) ait été atteint, toute discussion relative à des doctrines religieuses, politiques et sociales, sur lesquelles un Congrès, aujourd’hui, ne peut décider que par des déclarations inconsi-