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potisme, ce sont les internationaux allemands et le Conseil général de Londres, partisans de la centralisation, de l’État populaire.)

Mazzini aime le despotisme, il est trop prophète, trop prêtre, pour ne pas l’adorer ; seulement, par une concession à l’esprit moderne, il l’appelle « liberté ». Mazzini veut le despotisme de Rome, mais non celui de Londres ; mais nous, qui ne sommes ni prêtres, ni prophètes, nous repoussons également celui de Londres et celui de Rome.

Tout ce paragraphe vise évidemment à rendre impossible l’établissement de l’Internationale en Italie. Il interdit positivement, tant aux individus qu’aux associations ouvrières locales, de s’affilier à l’Internationale et de fraterniser directement avec elle : il n’accorde ce droit qu’à l’autorité directrice et centrale — que le bon Dieu la bénisse et que le diable l’emporte ! — qui sera instituée à Rome ; ce qui réduit nécessairement à rien l’autonomie, l’initiative, la vie spontanée, la pensée et l’action, en un mot la liberté, de toutes les associations locales et de tous les ouvriers italiens pris individuellement.

Quant à l’alliance avec l’Internationale, il n’y a pas de danger qu’une « Commission Centrale », inspirée et dirigée par Mazzini, fraternise avec cette association étrangère, qui professe des principes diamétralement opposés à ceux du Prophète italien. Il en résultera nécessairement l’isolement absolu du prolétariat italien, tenu en dehors de l’immense