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Vous aurez ainsi — continue Mazzini — constitué l’instrument pour marcher d’accord. (C’est-à-dire que vous vous serez donné un maître auquel appartiendra exclusivement toute initiative, et sans la permission duquel vous ne vous permettrez désormais aucun mouvement. Vous aurez transformé la totalité des ouvriers italiens en un instrument passif et aveugle aux mains du Prophète.) Et finalement vous pourrez alors (mais seulement alors, et pour cause) former avec vos frères des autres nations des liens d’alliance, que tous nous désirons et voulons (qui tous ? les mazziniens, selon le système ridicule, parce qu’impuissant, établi par l’Alleanza Repubblicana de Mazzini), mais du haut du concept national reconnu (c’est-à-dire conclu et accepté exclusivement par l’autorité centrale contre toute la masse ouvrière), et non en vous submergeant, individus, ou petits noyaux, dans de vastes sociétés étrangères mal organisées (c’est l’Internationale qui est visée), qui commencent à vous parler de liberté pour conclure inévitablement à l’anarchie et au despotisme d’un centre et de la ville dans laquelle ce centre est placé[1]. (L’anarchie, c’est nous, les partisans de l’abolition de l’État dans l’Internationale ; le des-

  1. « Avrete cosi costituito lo strumento per progredire concordi. E finalmente potrete allora stringere coi vostri fratelli delle altre nazioni vincoli d’alleanza, che tutti intendiamo e vogliamo, ma dall’alto del concetto Nazionale riconosciuto, non sommergendovi, individui, o piccoli nuclei, in vaste male ordinale società straniere, che cominciano a parlarvi di libertà per conchiudere inevitabilmente nell’anarchia e nel dispotismo d’un centro e della città, nella quale quel centro è posto. »