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Ai-je besoin de vous expliquer comment et pourquoi ces idées sont détestées de Mazzini ? Il l’a dit suffisamment lui-même dans tous les articles qu’il a publiés dans la Roma del Popolo, où il a calomnié sciemment la Commune de Paris, et notre belle et grande Association Internationale des Travailleurs, dont les principes et les actes, expression spontanée des aspirations populaires des multitudes d’Europe et d’Amérique, sont naturellement contraires à l’établissement en Italie de sa République théocratique, autoritaire et centralisée.

Mazzini s’est évidemment effrayé du nouveau mouvement qui se produit aujourd’hui en Italie. C’est en vain qu’il l’a combattu dans ses articles avec cette passion injuste et furieuse que vous savez, et qui a surpris et affligé jusqu’à ses partisans et à ses amis les plus intimes, dépassant dans ses injures et ses calomnies les journaux officiels de Versailles eux-mêmes.

Il avait espéré un moment que la grande autorité de son nom suffirait pour arrêter ce mouvement salutaire et fatal qui entraîne aujourd’hui tout ce qu’il y a de vivant en Italie, c’est-à-dire le prolétariat et la partie la plus intelligente et la plus généreuse de la jeunesse, à unir ses efforts à ceux de l’unique organisation qui, ne se proposant pas d’autre but que l’émancipation réelle et complète des masses, représente seule le mouvement révolutionnaire de l’Europe et de l’Amérique, — je veux dire de l’Association Internationale des Travail-