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laquelle l’autoritarisme des comités |67 a réduit les sections.

Les questions de grèves et de cotisations exceptées, sur tous les autres points les sections des ouvriers en bâtiment ont renoncé proprement à tout jugement, à toute délibération, à toute intervention ; elles s’en rapportent simplement aux décisions de leurs comités. « Nous avons élu notre comité, c’est à lui à décider. » Voilà ce que les ouvriers en bâtiment répondent souvent à ceux qui s’efforcent de connaître leur opinion sur une question quelconque. Ils en sont arrivés à n’en avoir plus aucune, semblables à des feuilles blanches sur lesquelles leurs comités peuvent écrire tout ce qu’ils veulent. Pourvu que leurs comités ne leur demandent pas trop d’argent et ne les pressent pas trop de payer ce qu’ils doivent, ceux-ci peuvent, sans les consulter, décider et faire impunément en leur nom tout ce qui leur paraît bon.

C’est très commode pour les comités, mais ce n’est nullement favorable pour le développement social, intellectuel et moral des sections, ni pour le développement réel de la puissance collective de l’Association Internationale. Car de cette manière il n’y reste plus à la fin de réel que les comités, qui, par une sorte de fiction propre à tous les gouvernements, donnent leur propre volonté et leur propre pensée |68 pour celles de leurs sections respectives, tandis qu’en réalité ces dernières n’ont plus, dans la plupart des questions débattues, ni