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Mazzini. Il est très probable que je reviendrai encore une fois sur ce point, mais dans mon premier article [du 14 août] je n’en ai pas dit un seul mot. J’ai parlé de la colère de Mazzini non contre le peuple français en général, mais contre les ouvriers de Paris qui se sont insurgés en juin 1848 et qui, par cette insurrection mémorable et féconde, bien que vaincue, ont inauguré l’ère des révolutions sociales ; et j’ai dit que Mazzini avait maudit ce mouvement et avait calomnié les ouvriers qui en furent tout à la fois les héros et les martyrs, tout comme aujourd’hui il a calomnié et maudit le mouvement, les héros et les nobles martyrs de la Commune de Paris.

L’Unità Italiana m’a défié de lui citer une seule preuve. Eh bien, j’accepte le défi ! Je citerai non pas un seul document, mais plusieurs, à l’appui de cette affirmation positive. Seulement, comme je n’ai actuellement sous la main qu’une très petite partie des écrits de Mazzini, je prie l’Unità italiana de m’accorder un peu de temps, et je puis l’assurer qu’elle ne perdra rien pour avoir attendu.

Après cette réponse que j’ai cru devoir faire à l’austère et pieux journal mazzinien, je prends respectueusement congé. Je continuerai à le lire, mais je ne lui répliquerai que lorsqu’il aura remplacé ses sarcasmes plus colériques que méchants et ses exclamations dramatiques par une argumentation sérieuse et appuyée sur des faits.

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