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III


Contre la monomanie religieuse il n’y a que deux remèdes efficaces, l’un théorique, l’autre pratique : le premier est la science positive, avec sa méthode sévère et qui n’admet pas d’ autres synthèses que celles qui sont fondées sur l’analyse, l’observation et l’expérience ; le second, tout à fait pratique, est d’exercer le plus souvent possible l’esprit et le cœur à se modeler sur l’esprit et sur l’intérêt réel des masses. Il y a encore un troisième remède encore plus efficace que le premier : c’est la révolution.

Il paraît bien que l’Unità Italiana n’a jamais dû faire usage d’aucun de ces trois moyens. Aussi peut-elle répéter avec fierté ces paroles de Tertullien : Credo quia absurdum, « Je le crois parce que c’est absurde » ; et elle pourrait encore ajouter : « Plus une chose est absurde et plus j’y crois ! » C’est là en effet la base principale, la condition pratique, nécessaire, de toute théologie sincère et ardente. La passion théologique, c’est le culte, l’adoration, la frénésie de l’absurde. Faut-il s’étonner, après cela, qu’il suffise d’un seul rayon de vérité pure, de la