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Ce que nous nions, c’est l’intervention de Dieu dans cette éducation, tout comme nous nions cette intervention dans les mouvements et dans le développement naturel des mondes. Toute la question se réduit toujours à cela. Nos adversaires prétendent que sans un Dieu, il ne pourrait y avoir ni éducation, ni développement, ni monde, tandis que nous affirmons, au contraire, que tout cela ne pourrait exister avec Dieu. Voilà ce que je me suis engagé[1] à démontrer.

L’Unità Italiana et beaucoup de personnes, à ce qu’on m’écrit d’Italie, ont été surprises de la témérité avec laquelle j’ai énoncé publiquement de tels principes. Il me sera permis d’exprimer à mon tour la surprise que j’éprouve à voir que la franche exposition de principes si vrais, si simples, si salutaires, ait pu produire un tel effet. Croit-on vraiment qu’il soit si difficile de les prouver ? S’il y a une difficulté, elle ne peut être que la suivante :

On éprouve évidemment un certain embarras à démontrer aux hommes que 2 et 2 font quatre, et à leur faire entendre que dans la plupart de leurs raisonnements 2 et 2 font cinq. Je doute presque que l’Unità Italiana le comprenne jamais. L’habitude est un terrible despote, et l’Unità Italiana s’est tellement absorbée dans l’arithmétique et dans la logique de la théologie, que l’absurde lui paraît natu-

  1. Dans la Risposta d’un Internazionale : voir ci-dessus, pages 121-123.