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une élasticité remarquable et par des complaisances sans bornes. Comme Outine, il n’a aucune idée, aucune conviction qui lui soient sacrées et propres ; il les conforme toujours à l’esprit des gens au milieu desquels il se trouve, vote toujours avec la majorité, et ne poursuit qu’un but, celui de maintenir sa petite barque sur les flots. Avec nous il était collectiviste, anarchiste et athée. Lorsque la Fabrique se fut soulevée contre nous, voyant qu’il n’y avait plus moyen de se partager, il se tourna contre nous. Son ambition éternelle, c’est de rester toujours secrétaire général avec dix-huit cents francs ou au moins douze cents francs, et de se trouver à la tête de la direction et de l’administration financière du journal. Malheureusement pour lui, il a su gagner et conserver les titres, mais non l’argent. Au moins jusqu’à présent[1].

|112[2] D’ailleurs vaniteux, vantard et bavard comme une pie, et faux comme un jeton ; souriant à tout le monde et trahissant tout le monde. C’était

  1. Les feuillets 99-101 me furent envoyés le 27 août ; au verso du feuillet 111, Bakounine a écrit : « Presque fin de mon rapport sur l’Alliance, pages 99-111. — J’ai vraiment très peu de choses à y ajouter : Portrait de Philippe Becker ; leurs exploits triumviriques pendant l’hiver 1869-1870, jusqu’au congrès de la Chaux-de-Fonds. Tout le reste vous est aussi bien connu qu’à moi-même. »
  2. Bakounine avait gardé entre ses mains le feuillet 112, sur lequel il avait achevé le portrait de Henri Perret et écrit les trois premières lignes de celui de Becker. Mais il ne poussa pas plus loin sa rédaction. — Max Nettlau, ayant retrouvé ce feuillet dans les manuscrits de Bakounine, en a publié le contenu dans la note 1758 de la Biographie.