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on peut, assez lentement il est vrai modifier l’esprit et les sentiments de la Fabrique. Pour cela il aurait fallu commencer par chercher dans toutes les sections de la Fabrique les esprits et les cœurs les plus avancés, et, après les avoir trouvés, il aurait fallu les cultiver spécialement, se lier avec eux, les rencontrer souvent et ne point les abandonner jusqu’à ce qu’on les eût réellement amenés à partager aussi ces principes. Mais c’est un travail lent, difficile, exigeant beaucoup de persévérance et de patience, — qualités qui font malheureusement défaut à Perron aussi bien qu’à Robin ; de sorte qu’on peut dire qu’ils n’ont fait avancer d’aucun pas les convictions socialistes et révolutionnaires de la Fabrique.

Ils avaient dédaigné et délaissé les ouvriers en bâtiment, et ils n’avaient point gagné ceux de la Fabrique, de sorte qu’alors qu’ils s’imaginaient avoir pour eux presque toute l’Internationale de Genève, bâtiments et Fabrique, ils n’avaient en réalité personne, pas même Outine, leur protégé et en quelque sorte leur fils adoptif. Ils s’imaginaient avoir un terrain si solide sous leurs pieds qu’ils se crurent assez forts tous les deux pour commencer une guerre contre Londres. Vous rappelez-vous cette fameuse protestation contre la ligne de conduite et contre les préoccupations exclusivement anglaises du Conseil général, qui avait été rédigée par Robin et |97 par Perron et qu’ils avaient envoyée à l’acceptation des Montagnes, de l’Italie, de l’Espagne ? Elle me fut également envoyée. Y trouvant leur nom et