Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/260

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

étroit. Je ne sais pas même s’ils ne l’ont pas plus ou moins accusée d’intrigue, ce qui était injuste et faux au dernier point.

Ce furent les meneurs de la coterie genevoise qui, surtout après leur défaite éclatante de la fin du mois d’août, intriguèrent d’une manière dégoûtante. Ils propagèrent systématiquement, au moyen de leurs agents qu’ils envoyèrent dans les ateliers et chantiers des ouvriers en bâtiment, et au moyen des comités de section, dont l’immense majorité leur était dévouée, les calomnies les plus infâmes contre Brosset, Bakounine, Perron, Robin. Toute l’intrigue de l’Alliance, au contraire, consista dans le développement de plus en plus énergique des principes et du but révolutionnaire de l’Internationale, et dans la dénonciation des théories et des buts réactionnaires aussi bien que des sales […[1]] |85 de la coterie genevoise.

Tant que ce travail s’était fait avec persistance, l’Alliance, malgré son petit nombre, était une puissance ; elle était puissante surtout par l’intimité réelle, par la confiance mutuelle qui régnait en son sein. On s’y sentait en famille. Perron et Robin y apportèrent un tout autre esprit. Robin a dans toute son apparence quelque chose de nerveux, de taquin, qui, contrairement à ses meilleures intentions, agit comme un dissolvant dans les associations ouvrières. Perron, avec son air froid, une certaine

  1. Ici un mot a été omis par Bakounine au bas du feuillet : probablement « manœuvres » ou « calomnies ».