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éloignée, alors que les passions soulevées par les luttes qui venaient d’avoir lieu se seraient calmées, etc., etc. Quant à M. Guétat, il déclara rondement qu’il aurait accepté l’Alliance pour son compte, s’il n’y avait pas eu dans cette section des personnes qui lui déplaisaient. Martin se prononça ouvertement contre. Chénaz dormait. On décida de remettre l’acceptation à un jour indéterminé.

La Section de l’Alliance, après avoir entendu ce rapport fait par Heng et accompagné des commentaires de Duval, décida qu’elle ferait appel de cette décision — ou plutôt de cette indécision — du Comité fédéral au prochain Congrès des sections de la Suisse romande.

À la fin d’octobre je quittai Genève, où je ne revins qu’à la fin de mars 1870, et je priai, en partant, mes amis Perron et Robin de s’occuper un peu de l’Alliance. Ils me le promirent.

Ils ne tinrent pas leur promesse ; ils ne pouvaient pas la tenir et j’avais eu tort de la leur demander, sachant que l’un et l’autre étaient par système opposés à l’existence de cette section. Aussi contribuèrent-ils tous les deux beaucoup à la démoraliser, à la discréditer parmi les amis des Montagnes, et à préparer sa ruine, leurs natures et leurs convictions prenant naturellement le dessus sur la promesse formelle qu’ils m’avaient faite.

Leur système (ceci ne soit dit que pour les amis intimes) était diamétralement opposé à celui de l’Alliance. L’Alliance avait toujours préféré aux