Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/256

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nom du Conseil général, et que Fritz Heng leur avait présentées, et après ce fait également décisif et connu d’eux tous, que la Section de l’Alliance avait envoyé son délégué à Bâle, qui avait été admis comme tel par le Congrès. Le devoir du Comité fédéral de recevoir la Section de l’Alliance dans la Fédération romande était donc évident, crevait les yeux, comme disait alors notre ci-devant ami Philippe Becker, Mais, d’un autre côté, le Comité fédéral ne pouvait accomplir cet acte de justice sans provoquer un grand |81 déplaisir chez tous les chefs de la coterie réactionnaire ou genevoise, qui avait fini par comprendre que cette petite section avait pourtant contribué au fiasco mémorable qu’elle avait éprouvé dans la question du programme et des délégués au Congrès, Comment sortir de ce dilemme ?

Ce fut M. Henri Perret, le grand diplomate de l’Internationale de Genève, qui prit le premier la parole. Il commença par reconnaître que l’Alliance était une section régulière, et reconnue comme telle tant par le Conseil général que par le Congrès de Bâle ; qu’elle était en plus une section très bien inspirée, très utile, puisqu’il en faisait lui-même partie (il le croyait, mais il n’en faisait plus partie en réalité[1]) ; que sa demande enfin était parfaitement légitime, mais que le Comité fédéral, selon lui, devait remettre sa réception à une époque plus

  1. Il avait été rayé de la liste des membres : voir plus haut p. 222.