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majorité des représentants des autres sections en étaient absents, décida que Grosselin devait passer outre et qu’il devait se rendre à Bâle comme délégué des sections du bâtiment, libéré du mandat impératif que lui avaient imposé les sections réunies des bâtiments.

Et il s’y rendit en effet, et, compagnon inséparable de M. Perret, le délégué de la Fabrique, il vota dans toutes les questions comme lui[1].

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Ici s’arrête proprement mon récit historique. On comprend maintenant la haine terrible qu’ont dû nous vouer, à Perron[2], Brosset, Robin et moi,

  1. Au Congrès de Bâle, ce fut Grosselin qui présenta le rapport administratif des sections de Genève. Après en avoir achevé la lecture, il ajouta une observation personnelle relative à son mandat : « Il termine — dit le Compte-rendu du Congrès — en disant que le Comité central lui a donné toute latitude pour traiter les questions de propriété et d’héritage, contrairement à ce qui a été fait pour ses collègues ». Mais Brosset protesta aussitôt : il dit que Grosselin avait reçu, tout comme Heng et comme lui-même, mandat impératif de voter en faveur de la propriété collective et de l’abolition de l’héritage, et que dix-sept sections les avaient investis de ce mandat (Compte-rendu, p. 60). Évidemment, les dix-sept sections sont celles qui avaient participé au scrutin des 21, 22, et 23 août. Si à ces dix-sept sections on ajoute les sept sections de la Fabrique, qui avaient délégué Henri Perret, on obtient un total de vingt-quatre : il faut observer, toutefois, que la société des faiseurs de pièces à musique ne faisait pas partie « du groupe des sections de Genève et de la Fédération romande » (Rapport de Henri Perret, Compte-rendu, p. 50).
  2. J’ai oublié de dire que Perron, cette fois, ne fit pas acte d’absence, qu’il nous soutint énergiquement dans les assemblées générales ; qu’il fut éloquent, logique, entraînant, et qu’il contribua beaucoup à nous faire triompher. (Note de Bakounine.)