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Comité fédéral, venait nous répéter tous les propos des frères Perret, qu’il faisait mine de détester, et de Guétat, qu’il se donnait les airs de mépriser. C’est par lui, et aussi par un autre membre de l’Alliance, Fritz Heng, que nous sûmes tout ce qui fut dit à propos de notre section dans le Comité fédéral. Becker ne jurait plus que par l’Alliance ; il répéta maintes fois, presque à chacune de nos séances, que l’Internationale véritable n’était plus au Temple-Unique, mais dans la petite Section de l’Alliance. M. Henri Perret ne se montrait plus parmi nous ; et comme il n’avait pas été présent le jour de la constitution définitive de la section[1], et comme il n’avait pas répondu à deux ou trois appels qu’on lui fit, il fut effacé de la liste.

L’Alliance était devenue une véritable section d’amis, et, ce qui n’existait pas au Temple-Unique, on |63 s’y parlait en toute franchise, avec une pleine confiance mutuelle. On y parla souvent, au grand scandale de Brosset, de la situation réelle de l’Internationale de Genève, de l’esprit réactionnaire et de l’excellente organisation de la Fabrique, de l’excellent esprit et de la détestable organisation des ouvriers en bâtiment. Brosset, comme président du Comité fédéral et comme diplomate, ne voulait pas qu’on touchât à ces questions brûlantes, à ces choses officielles et sacrées. Tout au plus, selon lui, était-il permis d’en parler entre quatre-z-yeux, et à voix

  1. Le 26 juin 1869.