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sairement les jalousies et les haines des chefs de la Fabrique genevoise, qui, après l’avoir expulsé du Cercle, tendaient tous leurs efforts à l’expulser de l’Internationale. Serno-Soloviévitch, dont ces messieurs parlent aujourd’hui les larmes de crocodile aux yeux, et qui fut certainement l’un des membres les plus dévoués de l’Internationale de Genève, avait été publiquement traité par eux d’espion russe. Enfin Perron, par l’exaltation désintéressée de ses principes, d’ailleurs encore assez peu déterminés à cette époque, et surtout par sa profonde amitié pour Serno-Soloviévitch, dont il prit toujours noblement la défense, s’attira également les haines de ses co-citoyens genevois.

Mais c’est surtout à la fin de 1868, après le Congrès de Bruxelles, alors qu’il devint le fondateur et le principal rédacteur du journal l’Égalité, qu’il devint le bouc émissaire de la bonne société genevoise. Il eut le malheur, sans le vouloir sans doute, de léser les intérêts et de blesser la vanité d’un typographe féroce, M. Crosset, et d’attirer sur lui sa haine formidable. M. Crosset devint le centre d’un