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surtout par rapport à l’Italie et à la France, où l’on était loin de jouir de la liberté et de la sécurité personnelle auxquelles on était habitué à Genève.

C’est probablement ce demi-secret qui fit accroire à MM. Duval et Guétat qu’ils avaient été membres d’une société secrète[1]. Ils se trompèrent. C’étaient des réunions discrètes, mais non secrètes. La discrétion nous était commandée par égard pour des hommes qui, en faisant une propagande subversive, couraient le risque d’être emprisonnés tant en Italie qu’en France ; mais il n’y avait nulle autre organisation que celle qui avait été établie par le règlement de l’Alliance, règlement si peu secret que nous l’avions publié nous-mêmes.

Qu’il me soit permis déposer ici un dilemme. Ou bien MM. Guétat et Duval, qui nous ont calomniés

  1. Au Congrès romand de la Chaux-de-Fonds, le 4 avril 1870, Guétat s’exprima ainsi : « Guétat déclare qu’il s’est retiré de l’Alliance, parce qu’il existait dans son sein des comités occultes dont les membres ne tendent à rien de moins qu’à la dictature. Il a fait partie lui-même de ces comités occultes, ainsi que Henri Perret, Duval et d’autres membres du Comité fédéral : mais ensuite il en est sorti, et ses collègues avec lui… Il dit que les dames admises dans l’Alliance n’ont jamais fait partie des comités occultes, parce que le comité supérieur ne l’a pas voulu, et que lorsque cette question a été traitée, Bakounine et consorts se sont servis d’épithètes grossières qu’il ne veut pas reproduire. Il prend Duval à témoin de ses paroles. » Henri Perret et Duval parlèrent aussi de comité occulte : « Henri Perret raconte divers détails sur l’ancien comité occulte de l’Alliance… Duval dit qu’il fait toujours partie de l’Alliance ; il reconnaît que les femmes n’ont pas été admises à faire partie des comités ; mais il contredit les autres affirmations de Guétat, de Perret, etc. » (Solidarité, n° 1, 11 avril 1870.)