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« Que dans ces résolutions le Congrès déclare que la Ligue de la Paix n’avait aucune raison d’être, puisque, d’après ses récentes déclarations, son but et ses principes étaient identiques à ceux de l’Association Internationale des Travailleurs ;

« Que plusieurs membres du groupe initiateur de l’Alliance, en leur qualité de délégués au Congrès de Bruxelles, ont voté ces résolutions[1] ;

« Le Conseil général de l’Association Internationale des Travailleurs, dans sa séance du 22 décembre 1868, a unanimement résolu :

« 1. Tous les articles du règlement de l’Alliance Internationale de la Démocratie socialiste statuant sur ses relations avec l’Association Internationale des Travailleurs sont déclarés nuls et de nul effet ;

« 2. L’Alliance Internationale de la Démocratie socialiste n’est pas admise comme branche de l’Association Internationale des Travailleurs.

« V. SHAW, secrétaire général.

« G. ODGER, président de la séance.

« Londres, 22 décembre 1868.[2] »

  1. À ma connaissance, un seul de ceux qui figurèrent ensuite parmi les membres de ce « groupe initiateur » avait voté les résolutions de Bruxelles : c’était J.‑Ph. Becker. Mais après que la minorité des délégués du Congrès de Berne fut sortie de la Ligue pour fonder l’Alliance, Becker avait trouvé que cette nouvelle organisation, adhérente à l’Internationale, avait sa raison d’être.
  2. D’après une indication contenue dans la lettre de Perron qu’on trouvera plus loin, la lettre d’envoi par laquelle ces résolutions furent transmises de Londres au Bureau central de l’Alliance aurait porté la date du 28 décembre ; mais pour une raison que nous ignorons, cette lettre ne fut expédiée à Genève qu’au moins un mois plus tard. — Dans sa célèbre Confidentielle Mittheilung (Communication confidentielle), du 28 mars 1870, adressée à ses amis d’Allemagne par l’intermédiaire de son affilié le Dr Kugelmann, Marx s’exprime ainsi au sujet des résolutions du 22 décembre 1868 : « Il s’en suivit [de l’envoi au Conseil général des statuts et du programme de l’Alliance] une décision motivée et développée, — tout à fait judiciaire et objective dans sa teneur, mais dont les considérants étaient pleins d’ironie, — qui concluait ainsi : 1° Le Conseil général n’admet pas l’Alliance comme branche de l’Internationale ; 2° tous les articles du règlement de l’Alliance statuant sur ses relations avec l’Internationale sont déclarés nuls et de nul effet. Les considérants démontraient de manière claire et frappante que l’Alliance n’était rien qu’une machine destinée à désorganiser l’Internationale. »