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mariage adultère du socialisme révolutionnaire du prolétariat avec le radicalisme bourgeois. Elle avait pris pour principe fondamental l’abolition de l’État avec toutes ses conséquences politiques et juridiques. Cela ne faisait pas du tout le compte de Messieurs les bourgeois radicaux de Genève, qui, aussitôt après le fiasco qu’ils avaient essuyé aux élections de novembre 1868, avaient commencé à songer à se faire de l’Internationale un instrument de lutte et de triomphe ; ni celui non plus de certains meneurs de la Fabrique de Genève, qui n’aspiraient à rien de moins qu’à monter au pouvoir à l’aide de l’Internationale.

Telles ont été les deux raisons principales de la haine vouée par les chefs de la Fabrique genevoise à la Section de l’Alliance[1]. Mais ces deux raisons, aussi bien que la haine qui en fut le produit, ne se manifestèrent dans toute leur intensité que plus tard, à partir du mois de juin 1869.

Pour reprendre mon récit de plus haut, je veux récapituler les services que le groupe de l’Alliance a rendus à la cause du socialisme |37 pendant l’hiver de 1868-1869, tant à Genève que dans les autres pays.

Commençons par les autres pays. Ce furent des membres de l’Alliance qui fondèrent les premières sections de l’Internationale dans deux grands pays où cette Association avait été complètement in-

  1. Ici s’arrête le passage dont le contenu a été publié par extraits au tome Ier de L’Internationale.