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fois par mois, et elles ne se réunissaient jamais que pour liquider leurs comptes mensuels ou pour l’élection de leurs comités. Dans ces réunions il ne peut y avoir de place pour la discussion des principes ; et ce qui est pis, peu à peu les sections de métier s’habituèrent à borner leur rôle, leur action, au simple contrôle des dépenses, laissant tout le reste aux soins de leurs comités, qui devinrent en quelque sorte permanents et omnipotents ; ce qui eut pour résultat naturel d’annuler les sections au profit de ces comités.

Les comités, presque toujours composés des mêmes personnes, finirent par se considérer comme autant de dictatures collectives de l’Internationale, décidant sur toutes les questions, moins celles d’argent, sans se donner même la peine d’interroger leurs sections ; et comme ils tenaient toutes leurs séances à huis-clos, ils finirent, en se coalisant entre eux sous l’influence dominante des comités de la Fabrique, par former le gouvernement invisible, occulte, et à peu près irresponsable, de toute l’Internationale de Genève.

|35 Ce gouvernement, dirigé par la pensée genevoise, ne pouvait qu’être contraire au but même et à tous les principes de l’Internationale.

Le groupe de l’Alliance s’était proposé de combattre cet état de choses, qui devait aboutir, nous ne le voyons que trop maintenant, à faire de l’Internationale un instrument politique du radicalisme bourgeois à Genève. Pour arriver à ce but, le