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dra à l’Internationale la vie et la force, d’autant plus qu’au grand jour ce ne pourra être une lutte de personnes, cela deviendra nécessairement une grande lutte de deux principes ; celui du communisme autoritaire et celui du socialisme révolutionnaire.

Je propose donc que le Comité fédéral de Saint-Imier, après avoir reçu votre mémoire, rédige un mémoire pour son compte, où, en racontant tous les faits qui se sont passés au Congrès de la Chaux-de-Fonds et depuis, il démontrera victorieusement le droit de la Fédération des Montagnes.

a) Le mémoire doit être adressé à Londres, et une copie doit en être envoyée en Belgique, en Italie, en Espagne, en France, — ou plutôt à l’émigration française, — et en Allemagne aussi ;

b) Le Comité fédéral de Saint-Imier doit s’adresser à l’Internationale belge et la prier de prendre sur elle le rôle d’arbitre dans ce débat ;

c) Enfin, puisqu’une Conférence sournoise, une sorte de Congrès anonyme et au petit pied, doit se réunir à Londres, il faut que les Montagnes y envoient absolument un délégué, et ce délégué, selon moi, ne doit être autre que James Guillaume[1].

  1. « Je refusai catégoriquement d’accepter une semblable mission. Je pressentais qu’a Londres je me serais trouvé en présence d’une majorité prévenue, parfaitement résolue à fermer l’oreille à tout plaidoyer ; ma situation, comme représentant des Sections des Montagnes, aurait été celle d’un accusé comparaissant devant des juges dont il reconnaît la compétence et dont il accepte la sentence ; ne valait-il pas mieux, puisque nous étions condamnés d’avance, qu’on ne pût pas se prévaloir de ce qu’un avocat de notre cause aurait esquissé le simulacre d’une vaine défense, et qu’il fût, au contraire, bien constaté qu’on nous condamnait sans nous avoir entendus ? » L’Internationale, Documents et Souvenirs, t. II, p. 188.)