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pour la paix, pour le bien de l’Internationale. Jamais aucun bien ne pourra être obtenu par une lâcheté[1]. Nous n’avons pas le droit de nous abaisser devant eux, parce qu’en nous abaissant nous abaisserions notre cause et notre principe, et pour sauver l’apparence, le mensonge de l’Internationale, nous en sacrifierions la vérité et la réalité.

Je pense en général que ce n’est pas par une politique de lâches concessions et de chrétienne humilité, mais seulement par le ferme et franc maintien de notre droit, que nous pourrons triompher de nos ennemis, pour le bien même de l’Internationale. Notre droit n’est-il pas assez clair ? N’avons-nous pas souffert depuis plus d’un an toutes les attaques, toutes les calomnies, toutes les intrigues, sans nous défendre et sans même répondre ? Notre silence a été une grande faute[2], notre dissolution serait un suicide honteux.

Voici le plan que je vous propose en opposition à celui de Guillaume :

1° Adressons un Mémoire justificatif au Comité

  1. Il ne s’agissait aucunement de sacrifice, et encore moins de lâcheté. La déclaration du Conseil général du 25 juillet 1871 avait donné entière satisfaction à Bakounine et à ses amis en ce qui concernait la situation de la Section de l’Alliance dans l’Internationale ; et on pouvait penser que la Section centrale de Genève, dont l’esprit, croyais-je, était en train de se modifier par suite de l’arrivée des réfugiés de la Commune, révoquerait spontanément son vote inique du 13 août 1870.
  2. Notre silence avait été la conséquence forcée de la guerre et de la Commune, non le résultat de notre volonté.