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de rien, avait tenu à la précipitée une réunion dans laquelle, se conformant à mon avis, ainsi qu’aux conseils de quelques réfugiés de la Commune, elle prononçait sa dissolution. Joukovsky m’annonça cet acte par un billet que je reçus le 10 août. Je lui répondis sur-le-champ :

«… Il me semble que vous êtes allés un peu vite. J’avais insisté pour que Michel fût consulté et pour qu’on lui envoyât la lettre de Robin. Or, d’après une lettre de Michel que j’ai reçue hier[1], et que j’ai envoyée immédiatement à Perron pour qu’il la communique aux amis, il semble que Michel n’a rien reçu de vous, et qu’il n’a été instruit du projet de dissoudre l’Alliance[2] que par moi. Tu verras, d’après sa lettre, qu’il différait d’opinion avec nous, et qu’il eût voulu conserver le statu quo jusqu’au Congrès ; j’aurais aimé que vous attendiez sa lettre avant de prendre une décision, afin que son opinion pût être comptée et discutée.

« Et maintenant que faites-vous ? J’espère qu’au moins pour cette affaire si grave, vous allez agir régulièrement. Il y a deux choses à faire tout d’abord :

« 1° Écrire au Comité fédéral romand à Saint-Imier que [la Section de] l’Alliance est dissoute, et lui en exposer les motifs ;

« 2° Écrire au Conseil général à Londres, d’abord pour lui accuser réception de sa lettre[3], — Robin l’exige absolument, — puis en même temps pour lui annoncer votre dissolution.

  1. Celle du 6 août.
  2. C’est-à-dire la Section de l’Alliance de Genève.
  3. C’est-à-dire de la déclaration du 25 juillet 1871, transmise par Robin.