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le même jour. Dans cette lettre, Bakounine, après avoir cherché à démontrer que la dissolution de la Section de l’Alliance avant la Conférence serait une maladresse, un sacrifice inutile, « une lâcheté gratuite mais nullement obligatoire », proposait qu’un Mémoire justificatif fût adressé par la Section de l’Alliance au Comité fédéral de Saint-Imier, et, à cette occasion, il parlait en ces termes du manuscrit dont il m’avait envoyé le commencement :

« J’ai déjà envoyé la première partie d’un projet de mémoire à James, je lui en enverrai dans ces jours la fin. Il est trop long, mais il contient tous les éléments de notre défense, et il sera très facile soit à Jouk, soit à Perron, soit à James, d’en faire un mémoire très court…

« Je propose donc que le Comité fédéral de Saint-Imier, après avoir reçu votre mémoire, rédige un mémoire pour son compte, où, en racontant tous les faits qui se sont passés au Congrès de la Chaux-de-Fonds et depuis, il démontrera victorieusement le droit de la Fédération des Montagnes. »

Il ajoutait qu’à son avis les Sections des Montagnes devaient absolument envoyer un délégué à la Conférence de Londres ; et ce délégué, disait-il, « ne doit être autre que James Guillaume. Je suis convaincu qu’il remportera et fera remporter à notre organisation des Montagnes, aussi bien qu’à l’Alliance, une victoire éclatante[1]. »


Mais le jour même où Bakounine écrivait cette lettre, la Section de l’Alliance de Genève, sans l’avoir prévenu

  1. Après mûr examen, les Sections des Montagnes décidèrent qu’elles n’avaient pas à envoyer de délégué à une Conférence à laquelle elles n’avaient pas été convoquées.