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par de louches manœuvres, à faire prononcer l’expulsion de Bakounine, Perron, Joukovsky et Henry Sutherland de la Section centrale de Genève : ils furent expulsés sur la proposition d’Outine, sans avoir été entendus, comme coupables du crime irrémissible d’être, en même temps que membres de la Section centrale, membres aussi de la Section de l’Alliance, admise dans la Fédération romande au Congrès de la Chaux-de-Fonds (avril 1870) contre la volonté des délégués de Genève. Au printemps de 1871 ils recommencèrent leurs manœuvres : une émissaire stylée par eux, Mme Élise Dmitrieff, s’étant rendue à Genève en mars 1871, y annonça, en leur nom, qu’il n’était pas vrai que la Section de l’Alliance eût été admise dans l’Internationale par le Conseil général en 1869. Or, deux lettres officielles attestaient cette admission : une lettre du 28 juillet 1869, du secrétaire général du Conseil général, Eccarius, annonçant à la Section de l’Alliance, à Genève, que « le Conseil général avait accepté son adhésion comme section à l’unanimité » ; et une lettre du 25 août 1869, du secrétaire correspondant pour la Suisse, Hermann Jung, accusant réception des cotisations envoyées à Londres par la Section de l’Alliance. Ces lettres furent produites publiquement par le secrétaire de la Section de l’Alliance, Joukovsky. La réplique semblait écrasante : mais Outine et ses acolytes payèrent d’audace, et affirmèrent que ces lettres devaient être des faux. Devant un pareil aplomb dans le mensonge, il fallut sommer le Conseil général de s’expliquer. Un socialiste français, Paul Robin, qui, réfugié à Londres à la suite d’un mouvement insurrectionnel tenté à Brest en octobre 1870, faisait partie du Conseil général (sur la présentation de Marx