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socialistes d’impies, de spoliateurs, d’incendiaires, d’ennemis de la propriété et de la famille, un homme de cœur pourrait répondre par le mépris ; à Mazzini qui, dans un sentiment sincère et profond, déplore un mal qui n’est pas, signale un péril qui n’existe pas, profère un anathème quand de ses lèvres devraient sortir les bénédictions, je dois répondre que nos ennemis sourient en voyant nos divisions, que la cause des vaincus ne pouvait pas s’attendre à se voir, pour la première fois, abandonnée de celui qui n’a jamais été du côté des vainqueurs.

Je ne suivrai pas Mazzini lorsqu’il affirme que « le Conseil général de l’Internationale, composé d’hommes appartenant à des pays différents et dans lesquels il y a diverses manières de voir sur les maux existants et sur les remèdes possibles, doit inévitablement aboutir à de simples négations » ; que « un groupe d’individus qui assume le rôle de gouverner directement une vaste multitude d’hommes différents par la nationalité, les tendances, les conditions politiques, les intérêts économiques, et les moyens d’action, finira toujours par ne pas agir ou devra agir tyranniquement » ; que « l’Internationale est condamnée à mourir ». Je ne le suivrai pas, parce que, si ce qu’il affirme était seulement possible, je ne comprendrais pas l’organisation secrète de l’Alleanza repubblicana universale, ni les manifestes révolutionnaires signés de Pierre Leroux, Louis Blanc, Kossuth, Klapka, Ledru-Rollin, Karl Blind, et Giuseppe Mazzini. Je ne le suivrai pas, parce qu’il