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et calomnie le peuple de Paris. En 1848, après les mémorables Journées de Juin qui avaient inauguré l’ère des revendications du prolétariat et du mouvement proprement socialiste en Europe, Mazzini avait lancé un manifeste plein de colère, maudissant les ouvriers de Paris et le socialisme à la fois. Contre les ouvriers de 1848, dévoués, héroïques, sublimes comme leurs enfants de 1871, et, comme eux, massacrés, emprisonnés et transportés en masse par la République bourgeoise, Mazzini avait répété toutes les calomnies dont Ledru-Rollin et ses autres amis, républicains soi-disant rouges de France, se servaient pour pallier aux yeux du monde et à leurs propres yeux, peut-être, leur ridicule et honteuse impuissance.

Mazzini maudit le socialisme : comme prêtre ou comme délégué messianique du maître d’en haut, il doit le maudire, puisque le socialisme, considéré au point de vue moral, c’est l’avènement du respect humain remplaçant les dégradations volontaires du culte divin ; et considéré au point de vue scientifique pratique, c’est la proclamation de ce grand principe qui, entré désormais dans la conscience des peuples, est devenu l’unique point de départ, tant des recherches et des développements de la science positive, que des mouvements révolutionnaires du prolétariat.

Ce principe, résumé dans toute sa simplicité, le voici :

« De même que dans le monde proprement