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nales. Les travailleurs opprimés de tous les pays sont nos frères, et, indifférents pour les intérêts, pour les ambitions et pour les vanités de la patrie politique, nous ne reconnaissons d’autres ennemis que les exploiteurs du travail populaire.

Représentants de la grande lutte internationale du travail contre l’exploitation nobiliaire ou bourgeoise, il nous importe beaucoup de savoir si les soixante-dix millions qui sont aujourd’hui confinés et asservis dans cet Empire de toutes les Russies, notre voisin si proche[1], si les cent millions de Slaves qui habitent l’Europe seront, au grand jour de la lutte, pour nous ou contre nous.

Les ignorer, ne point chercher à connaître leur nature, leurs mœurs, leur situation et leurs tendances actuelles serait de notre part plus qu’une faute, ce serait une criminelle folie.

Grâce à plusieurs amis qui connaissent bien ces pays, nous pouvons en faire l’étude, si importante sous tous les rapports, et nous la ferons dans une série d’articles[2].

Le fait le plus patent et qui remplit aujourd’hui les colonnes de tous les journaux officiels ou officieux de Saint-Pétersbourg et de Moscou, c’est la fermeture inopinée des universités, académies et autres écoles de l’État, et l’arrestation d’une masse

  1. Dans cet article, écrit au nom de la rédaction de l’Égalité, Bakounine devait parler et parle de la Russie comme si l’écrivain eût été non un Russe, mais un Occidental.
  2. Cette série d’articles n’a pas été écrite.