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qui sont au-dessus, les éternels exploiteurs du travail des masses populaires : la noblesse, le clergé, la bourgeoisie, et toute cette myriade de fonctionnaires militaires et civils qui représentent l’iniquité et la puissance malfaisante de l’État, sont des classes corrompues, frappées d’impuissance, incapables désormais de comprendre et de vouloir le bien, et puissantes seulement pour le mal.

Le clergé et la noblesse ont été démasquées et battues en 1793. La révolution de 1848 a démasqué la bourgeoisie en a montré l’impuissance et la malfaisance. Pendant les journées de Juin, en 1848, la classe bourgeoise a hautement renoncé à la religion de ses pères : à cette religion révolutionnaire qui avait eu la liberté, l’égalité et la fraternité pour principes et pour bases. Aussitôt que le peuple eut pris l’égalité et la liberté au sérieux, la bourgeoisie, qui n’existe que par l’exploitation, c’est-à-dire par l’inégalité économique et par l’esclavage social du peuple, s’est rejetée dans la réaction.

Ces mêmes traîtres qui veulent perdre encore une fois la France aujourd’hui, ces Thiers, ces Jules Favre, et l’immense majorité de l’Assemblée nationale en 1848, ont travaillé pour le triomphe de la plus immonde réaction, comme ils y travaillent encore aujourd’hui. Ils avaient commencé par |22 élever à la présidence Louis Bonaparte, et plus tard ils ont détruit le suffrage universel. La crainte de la révolution sociale, l’horreur de l’égalité, le sentiment de ses crimes et la crainte de la