5.000 ou 6.000 francs, c’est-à-dire qu’il produit proportionnellement beaucoup plus de marchandises. Produisant beaucoup plus, il peut naturellement vendre ses produits à beaucoup meilleur marché que les petits ou moyens fabricants ; mais, en les vendant à meilleur marché, il force également les petits ou moyens fabricants à baisser leur prix, sans quoi leurs produits ne seraient point achetés. Mais comme la production de ces produits leur revient beaucoup plus cher qu’au grand fabricant, en les vendant au prix du grand fabricant ils se ruinent. C’est ainsi que les grands capitaux tuent les petits capitaux, et, si les grands capitaux en rencontrent de plus grands qu’eux-mêmes, ils sont écrasés à leur tour.
C’est si vrai, qu’il y a aujourd’hui dans les grands capitaux une tendance à s’associer pour constituer des capitaux monstrueusement formidables. L’exploitation du commerce et de l’industrie par des sociétés anonymes commencent à remplacer, dans les pays les plus industrieux, en Angleterre, en Belgique et en France, l’exploitation des grands capitalistes isolés. Et à mesure que la civilisation, que la richesse nationale des pays les plus avancés s’accroissent, la richesse des grands capitalistes s’accroît, mais le nombre des capitalistes diminue. Une masse de moyens bourgeois se voit refoulée dans la |17 petite bourgeoisie, et une plus grande foule encore de petits bourgeois se voient inexorablement poussés dans le prolétariat, dans la misère.