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se rendit au Locle, pour se rapprocher de la frontière française. Un projet avait été formé. « Il existait, dans une ville française de l’Est, une section de l’Internationale avec laquelle nous étions en relations. Des internationaux de nos diverses sections, armés, auraient passé la frontière en trois ou quatre groupes, se dirigeant sur cette ville où leur arrivée aurait coïncidé avec un soulèvement de la population ouvrière. » (L’Internationale, t. II, p. 152.) L’entrée des Versaillais à Paris, le 21 mai, fit renoncer à l’exécution de ce plan. Bakounine quitta le Locle le 29 mai pour retourner à Locarno, où il arriva le 1er juin.

Pendant son séjour au Val de Saint-Imier, il avait fait, devant un auditoire d’ouvriers, trois conférences, ou plutôt trois lectures, dans lesquelles, après avoir retracé l’histoire de la bourgeoisie française et de son rôle révolutionnaire au dix-huitième siècle, il exposa la mission historique du prolétariat au dix-neuvième. Ce sont ces trois conférences qu’on va lire.

Une première publication en avait été faite par Max Nettlau dans la revue la Société Nouvelle, à Bruxelles (mars et avril 1805), mais d’après une copie très fautive et incomplète. Il manquait, dans cette copie, quatre feuillets de la troisième conférence ; en outre, le texte était dénaturé par une quantité de fautes grossières, mots estropiés, membres de phrase omis, etc. Je publie ici un texte complet et correct, d’après le manuscrit original, qui est en ma possession ; ce manuscrit m’a été remis, à l’époque, par Adhémar Schwitzguébel.

J. G.