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vieux J.‑Phil. Becker, le socialiste unanimement respecté de tout le monde, assistait au jury comme témoin.

Je vous ferai grâce, Messieurs, des détails, et me contenterai de vous donner un court résumé de ce qui s’est passé au sein de ce tribunal populaire.

J’accusai mon adversaire de m’avoir calomnié, et je le sommai de produire les preuves de son accusation contre moi. Il me répondit qu’on m’avait faussement interprété ses paroles ; qu’il ne m’avait jamais proprement accusé et n’avait jamais dit qu’il eût |24 quelque preuve contre moi ; qu’il n’en avait aucune, excepté une seule peut-être : c’était mon silence après les articles diffamatoires que Borkheim avait publiés contre moi dans l’organe principal de la démocratie prussienne, la Zukunft, et qu’en parlant de moi devant ses amis, il n’avait fait qu’exprimer la surprise que lui avait causée ce silence ; que, du reste, il m’avait réellement accusé d’avoir porté un dommage à l’établissement de l’Internationale par la fondation de l’Alliance de la démocratie socialiste.

Cette question de l’Alliance fut mise de côté, à la demande d’Eccarius, membre du Conseil général, qui fit observer que l’Alliance ayant été reconnue comme une branche de l’Internationale[1], que son programme, aussi bien que son règlement, ayant

  1. Il s’agit du groupe de Genève, admis dans l’Internationale sous le nom de Section de l’Alliance de la démocratie socialiste.