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pathies contre les révolutionnaires russes et spécialement contre Bakounine. Marx avait été extrêmement mécontent qu’au Congrès de Bâle la proposition de Bakounine et de ses amis, relative à l’abolition de l’héritage, eût recueilli 32 voix, tandis que la sienne (c’est-à-dire celle du Conseil général) sur la même question n’en avait obtenu que 19 (avec 37 voix contre). C’est Marx qui fut, sans aucun doute, l’inspirateur de l’article de Hess ; celui-ci montrait Bakounine sous un jour louche, en insinuant, par un rapprochement perfide de son nom et de celui de M. de Schweitzer, que Bakounine pourrait bien être un agent du gouvernement russe, comme le successeur de Lassalle était, au dire des Sozial-Demokraten de la fraction d’Eisenach, un agent du gouvernement prussien.

Dans cet article, Maurice Hess prétendait faire connaître au public « l’histoire secrète du Congrès de Bâle », Il y avait à Bâle, disait-il, « un parti russe, dirigé par Bakounine, et proche parent du parti prussien dirigé par M. de Schweitzer ». Ce parti russe travaillait dans un intérêt panslaviste. « Bakounine s’était flatté de pouvoir entraîner le Congrès de Bâle à modifier les principes et la direction de l’Internationale ; mais ces intrigues furent déjouées dans l’assemblée annuelle des délégués. Un parti russe n’existait pas encore aux précédents Congrès de l’Internationale. Ce n’est que dans le courant de l’année dernière qu’un essai tendant à changer l’organisation et les principes de l’Internationale, de même qu’à transférer le siège du Conseil général de Londres à Genève, a été fait par Bakounine, patriote russe dont nous ne soupçonnons pas la bonne foi révolutionnaire, mais qui caresse des projets fantai-