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qu’elle ne pourra prospérer, se développer pleinement, librement, et embrasser toute l’industrie humaine, que lorsqu’elle sera fondée sur l’égalité, lorsque tous les capitaux, tous les instruments de travail, le sol compris, seront rendus, à titre de propriété collective, au travail.

Nous considérons donc cette revendication avant tout, et l’organisation de la puissance internationale des travailleurs de tous les pays, comme le but principal de notre grande association.

Ceci une fois admis, loin d’être les adversaires des entreprises coopératives dans le présent, nous les trouvons nécessaires sous beaucoup de rapports. D’abord, et c’est là même à nos yeux pour le moment leur avantage principal, elles habituent les ouvriers à organiser, à faire, à diriger leurs affaires par eux-mêmes, sans aucune intervention soit du capital bourgeois, soit d’une direction bourgeoise.

Il est désirable que quand l’heure de la liquidation sociale sonnera, elle trouve dans tous les pays, dans toutes les localités, beaucoup d’associations coopératives, qui, si elles sont bien organisées, et surtout fondées sur les principes de la solidarité et de la collectivité, non sur l’exclusivisme bourgeois, feront passer la société de son état présent à celui de l’égalité et de la justice sans trop grandes secousses.

Mais pour qu’elles puissent remplir cette mission, il faut que l’Association internationale ne protège que des associations coopératives qui auront pour base ses principes.