Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/228

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

été de longue durée, avec le système de la coopération bourgeoise.

Tous les économistes et publicistes bourgeois, même les plus conservateurs, chantent la beauté de ce système sur tous les tons, et les partisans, hélas ! encore assez nombreux de la bourgeoisie dans l’Internationale s’efforcent d’entraîner dans ce sens toute l’association ouvrière. Sous ce rapport, M. Coullery et le Journal de Genève, M. Henri Dupasquier, le conservateur mômier de Neuchâtel, et M. le professeur Dameth, cet apostat du socialisme converti par les mômiers de Genève, sont d’accord. Tous s’égosillent à nous crier : « Ouvriers, faites de la coopération ! »

Oui, faites de la bonne coopération bourgeoise, pour qu’elle vous démoralise et vous ruine au profit de quelques heureux entrepreneurs, auxquels vous servirez de marchepieds pour qu’à leur tour ils puissent devenir des bourgeois. Faites de la coopération bourgeoise, elle vous endormira, et, après avoir épuisé tous vos moyens, elle vous rendra incapables d’organiser votre puissance internationale, cette puissance sans laquelle vous ne pourrez jamais faire valoir et faire triompher, contre la bourgeoisie, votre droit.

Nous aussi nous voulons la coopération ; nous sommes même convaincus que la coopération dans toutes les branches du travail et de la science sera la forme prépondérante de l’organisation sociale dans l’avenir. Mais, en même temps, nous savons