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Considérons d’abord les premiers.

L’émancipation économique, avons-nous dit dans le précédent numéro, est la base de toutes les autres émancipations. Nous avons résumé par ces mots toute la politique de l’Internationale.

Nous lisons en effet dans les considérants de nos statuts généraux la déclaration suivante :

« Que l’assujettissement du travail au capital est la source de toute servitude, politique, morale et matérielle, et que, pour cette raison, l’émancipation des travailleurs est le grand but auquel doit être subordonné tout mouvement politique. »

Il est bien entendu que tout mouvement politique qui n’a point pour objet immédiat et direct l’émancipation économique, définitive et complète, des travailleurs, et qui n’a pas inscrit sur son drapeau, d’une manière bien déterminée et bien claire, le principe de l’égalité économique, ce qui veut dire la restitution intégrale du capital au travail, ou bien la liquidation sociale, — que tout mouvement politique pareil est bourgeois, et, comme tel, doit être exclu de l’Internationale.

Doit par conséquent être exclue sans pitié la politique des bourgeois démocrates ou socialistes bourgeois, qui, en déclarant que « la liberté politique est la condition préalable de l’émancipation économique », ne peuvent entendre par ces mots autre chose que ceci : « Les réformes ou la révolution politiques, doivent précéder les réformes ou la révolution économiques ; les