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propres goûts que les tendances naturelles des enfants ; comme, enfin, les fautes commises par le despotisme sont toujours plus funestes et moins réparables que celles qui sont commises par la liberté, nous maintenons, pleine et entière, contre tous les tuteurs officiels, officieux, paternels et pédants du monde, la liberté des enfants de choisir et de déterminer leur propre carrière.

S’ils se trompent, l’erreur même qu’ils auront commise leur servira d’enseignement efficace pour l’avenir, et l’instruction générale qu’ils auront reçue servant de lumière, ils pourront facilement revenir dans la voie qui leur est indiquée par leur propre nature.

Les enfants, comme les hommes mûrs, ne deviennent sages que par les expériences qu’ils font eux-mêmes, jamais par celles d’autrui.

Dans l’instruction intégrale, à côté de l’enseignement scientifique ou théorique, il doit y avoir nécessairement l’enseignement industriel ou pratique. C’est ainsi seulement que se formera l’homme complet : le travailleur qui comprend et qui sait.

L’enseignement industriel, parallèlement avec l’enseignement scientifique, se partagera comme lui en deux parties : l’enseignement général, celui qui doit donner aux enfants l’idée générale et la première connaissance pratique de toutes les industries, sans en excepter aucune, aussi bien que l’idée de leur ensemble, qui constitue la civilisation en tant que matérielle, la totalité du travail humain ; et la partie