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sont fatigués de souffrir et qui se montrent impatients d’émancipation aujourd’hui dans toute l’Europe, créer une puissance formidable, capable de lutter et de triompher de la coalition de toutes les classes privilégiées et de tous les États. Elle a compris en même temps que, pour que cette organisation soit efficace et réelle, elle doit, rejetant toute transaction et toute équivoque, rester conforme et fidèle à son principe avant tout ; et nous trouvons, dans les considérants des statuts généraux, cette déclaration, que l’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes, ce qui, joint aux déclarations qui suivent, signifie que l’Association internationale des travailleurs rejette absolument de son sein tous ceux qui voudraient y poursuivre un autre but que celui de l’émancipation intégrale et définitive des travailleurs, — c’est-à-dire l’égalité ; et que, si elle reçoit par exception des bourgeois, ce n’est qu’à condition qu’ils adhèrent en toute sincérité, de plein cœur, au programme des travailleurs, et que, renonçant à toute politique soit personnelle, soit locale, ils ne poursuivront désormais que l’unique et grande politique de l’Internationale, n’ayant absolument d’autre but que cette émancipation du travail dans le monde.

Pour rendre cette intention plus évidente encore, les considérants ajoutent cette autre déclaration, que l’émancipation des travailleurs n’est pas un problème simplement local ou national, qu’il est éminemment international ; d’où il résulte que toute la politique