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commenceraient-ils à faire du communisme ? Ce serait instructif et curieux.

« Dans tous les cas, cher ami, je l’autorise et je te prie de les réclamer en mon nom. Tu me les enverras quand on te les aura rendus,

« Il ne me reste qu’à t’embrasser et à faire des vœux avec toi pour cette pauvre France, abandonnée par son peuple lui-même.

« Ton dévoué,
« Michel Bakounine. »


Le manuscrit de 114 pages était déjà commencé et passablement avancé le 8 octobre, jour où Bakounine, du petit logement du quartier du Pharo, à Marseille, où il se tenait caché, écrivait à son jeune ami Emilio Bellerio, à Locarno, une lettre où il dit : « Au sujet de tous ces événements je termine une brochure très détaillée que je vous enverrai bientôt. Vous a-t-on envoyé de Genève, comme je l’ai bien recommandé, une brochure sous ce titre : Lettres à un Français ? »

Quinze jours plus tard, le 23 octobre (la veille de son départ de Marseille), écrivant à son ami le médecin espagnol Gaspar Sentiñon, Bakounine disait : « Les bourgeois sont odieux. Ils sont aussi féroces que stupides. Et comme la nature policière est dans leurs veines ! On dirait des sergents de ville et des procureurs généraux en herbe. À leurs infâmes calomnies je m’en vais répondre par un bon petit livre où je nomme toutes les personnes par leur nom. »

De retour à Locarno vers le 27 ou 28 octobre, Bakounine, laissant de côté son manuscrit de Marseille, en