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disciples plus ou moins intelligents, appartenant par leur naissance et par leurs relations au monde bourgeois, M. Charles Marx est arrive naturellement à former une école, une sorte de petite Église communiste, composée d’adeptes fervents, et répandue sur toute l’Allemagne. Cette Église, toute restreinte qu’elle soit sous le rapport du nombre, est savamment organisée, et, grâce à des rapports multiples avec les associations ouvrières de tous les points principaux de l’Allemagne, elle forme déjà une puissance. M. Charles Marx jouit naturellement dans cette Église d’une autorité presque suprême, et il faut lui rendre cette justice qu’il sait manier cette petite armée de fanatiques adhérents de manière à rehausser toujours son prestige et son pouvoir sur les imaginations des ouvriers de l’Allemagne.

L’idée communiste de M. Charles Marx transpire dans tous ses écrits ; elle s’est également manifestée dans les propositions faites l’an passé par le Conseil général de l’Association internationale des travailleurs, résidant à Londres, au Congrès de Bâle, aussi bien que par les propositions qu’il se proposait de présenter au Congrès qui devait avoir lieu cette année en septembre et qui a du être suspendu à cause de la guerre. M. Charles Marx, membre du Conseil général de Londres et secrétaire correspondant pour l’Allemagne, jouit dans ce Conseil, comme on sait, d’une grande et il faut ajouter légitime influence, de sorte qu’on peut tenir pour certain que les propositions qui ont été faites par le